Famille de Naoufel Sassi : Nous considérons que ce jugement est inique, nous ne reculerons devant rien afin d'accomplir notre devoir de "défendre ce qui est juste par ce qui est juste"
Hier, lundi 25 février, s'est tenue la dernière audience du procès n° 14504 à la première chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis présidée par le juge Hédi Ayari.
Ce procès, où ont été jugés 19 Tunisiens sur les 30 poursuivis au départ en vertu de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 (les cas des 11 autres ayant été disjoints et rattachés à d'autres procédures) a été une illustration de toutes les violations des droits de la personne et de toutes les infractions à la procédure et aux lois et conventions en vigueur dont est capable la justice tunisienne. Naoufel Sassi, opposant de 45 ans, ancien prisonnier d'opinion et victime de la torture dans les années quatre-vingt-dix fait partie de ceux qui en ont fait les frais.
Il est établi que l'usage de la torture physique comme méthode d'interrogatoire, la falsification de procès verbaux aux fins de "légaliser" des arrestations hors de tout cadre légal, la détention au secret ont été le lot des prévenus. Cela outre le fait même de l'application d'une loi dénoncée comme étant intrinsèquement liberticide et injuste par les organisations de défense des droits humains et les organismes de juristes et de magistrats.
Lors des audiences du procès, et jusqu'aux plaidoiries de la défense lundi 25 février, il était clair pour tous les observateurs, pour tous les avocats comme pour les personnes concernées que l'absence d'éléments à charge justifiant les poursuites était désormais évidente. La famille, les amis et les avocats de Naoufel Sassi, comme le prévenu lui-même, se sont du coup laissés aller à un optimisme raisonné. Le verdict, communiqué le matin du mardi 26 février 2008 les a fait déchanter : des peines allant de deux à douze ans de prison ferme, huit ans pour Naoufel Sassi. Les avocats n'arrivent pas à trouver de justification légale à ces peines, et les attendus sont pour l'heure indisponibles.
Nous considérons que ce jugement est inique, nous comptons mobiliser tous les moyens à notre disposition afin de le dénoncer et afin d'obtenir qu'une justice digne de ce nom soit rendue aux victimes de ce procès qui n'ont que trop souffert de l'arbitraire : Les prévenus, leurs familles et proches, leurs enfants...
Nous remercions les avocats qui se sont mobilisés autour de ce procès et qui ont mené un travail admirable. Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont soutenus et qui se sont mobilisés pour ce qui leur semble juste. Nous leur demandons d'être encore à nos côtés, dans la mesure de leurs possibilités, pour ce qui s'annonce comme une bataille ardue pour la justice et la solidarité.
Nous ne reculerons devant rien afin d'accomplir notre devoir de "défendre ce qui est juste par ce qui est juste"; ni ne renoncerons à aucun de nos droits.
Au niveau judiciaire, nous interjetons d'ores et déjà appel de ce jugement.
Youssef Seddik (Philosophe et écrivain, France), oncle de Naoufel Sassi
Houda Ben Khaled Sassi (sociologue, Tunisie), épouse de Naoufel Sassi
Mondher Sassi (Professeur, Tunisie), frère de Naoufel Sassi
Omeyya Seddik (Cadre associatif et chercheur, France) cousin de Naoufel Sassi
Hier, lundi 25 février, s'est tenue la dernière audience du procès n° 14504 à la première chambre criminelle du Tribunal de première instance de Tunis présidée par le juge Hédi Ayari.
Ce procès, où ont été jugés 19 Tunisiens sur les 30 poursuivis au départ en vertu de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 (les cas des 11 autres ayant été disjoints et rattachés à d'autres procédures) a été une illustration de toutes les violations des droits de la personne et de toutes les infractions à la procédure et aux lois et conventions en vigueur dont est capable la justice tunisienne. Naoufel Sassi, opposant de 45 ans, ancien prisonnier d'opinion et victime de la torture dans les années quatre-vingt-dix fait partie de ceux qui en ont fait les frais.
Il est établi que l'usage de la torture physique comme méthode d'interrogatoire, la falsification de procès verbaux aux fins de "légaliser" des arrestations hors de tout cadre légal, la détention au secret ont été le lot des prévenus. Cela outre le fait même de l'application d'une loi dénoncée comme étant intrinsèquement liberticide et injuste par les organisations de défense des droits humains et les organismes de juristes et de magistrats.
Lors des audiences du procès, et jusqu'aux plaidoiries de la défense lundi 25 février, il était clair pour tous les observateurs, pour tous les avocats comme pour les personnes concernées que l'absence d'éléments à charge justifiant les poursuites était désormais évidente. La famille, les amis et les avocats de Naoufel Sassi, comme le prévenu lui-même, se sont du coup laissés aller à un optimisme raisonné. Le verdict, communiqué le matin du mardi 26 février 2008 les a fait déchanter : des peines allant de deux à douze ans de prison ferme, huit ans pour Naoufel Sassi. Les avocats n'arrivent pas à trouver de justification légale à ces peines, et les attendus sont pour l'heure indisponibles.
Nous considérons que ce jugement est inique, nous comptons mobiliser tous les moyens à notre disposition afin de le dénoncer et afin d'obtenir qu'une justice digne de ce nom soit rendue aux victimes de ce procès qui n'ont que trop souffert de l'arbitraire : Les prévenus, leurs familles et proches, leurs enfants...
Nous remercions les avocats qui se sont mobilisés autour de ce procès et qui ont mené un travail admirable. Nous remercions toutes celles et tous ceux qui nous ont soutenus et qui se sont mobilisés pour ce qui leur semble juste. Nous leur demandons d'être encore à nos côtés, dans la mesure de leurs possibilités, pour ce qui s'annonce comme une bataille ardue pour la justice et la solidarité.
Nous ne reculerons devant rien afin d'accomplir notre devoir de "défendre ce qui est juste par ce qui est juste"; ni ne renoncerons à aucun de nos droits.
Au niveau judiciaire, nous interjetons d'ores et déjà appel de ce jugement.
Youssef Seddik (Philosophe et écrivain, France), oncle de Naoufel Sassi
Houda Ben Khaled Sassi (sociologue, Tunisie), épouse de Naoufel Sassi
Mondher Sassi (Professeur, Tunisie), frère de Naoufel Sassi
Omeyya Seddik (Cadre associatif et chercheur, France) cousin de Naoufel Sassi